La fourbure est une pathologie touchant de nombreux chevaux.
C’est une affection fréquente et elle est souvent la conséquence d’autres maladies.
Qu’est-ce que la fourbure chez le cheval ou le poney ?
La fourbure est une inflammation des pieds. Elle cause une augmentation de la pression du sang dans les pieds et le cheval a du mal à se tenir debout à cause de la douleur.
En cas de grande douleur, le cheval se couche, et s’il reste couché trop longtemps, l’issue peut être mortelle. En effet, un cheval qui reste couché trop longtemps perturbe son système digestif, avec des conséquences graves pouvant entrainer l’euthanasie.
La fourbure a des origines variées. La plus courante étant la fourbure mécanique conséquence d’un cheval trop gourmand qui devient obèse.
Les autres fourbures ont une origine endocrinienne et sont la conséquences de l’âge avec la maladie de Cushing, ou de l’obésité avec des déséquilibres métaboliques.
Enfin la fourbure d’exercice apparait après un temps trop long à travailler sur un sol dur. Elle touche généralement les chevaux d’endurance.
Qu’est-ce qui provoque une fourbure ?
Le plus couramment c’est un cheval trop gourmand qui est trop gros. Son poids trop élevé provoque l’inflammation dans ses sabots. La fourbure apparaitra progressivement dans ce cas. Les poneys et les ânes, dont les besoins énergétiques sont faibles, sont très sujets à ce type de fourbure. Elle devient chronique si l’équidé est régulièrement en surpoids.
Le printemps est une saison critique pour les sujets fourbus. L’herbe jeune est très riche et il en faut très peu pour provoquer les premiers symptômes de la fourbure.
La fourbure peut apparaître aussi suite à un accident. Le cheval s’échappe, il se gave de concentrés ou de céréales. Cet excès d’énergie va conduire à un déséquilibre qui va entrainer une inflammation de ses pieds. Un excès d’herbe au printemps peut provoquer une fourbure en 2 jours. Soyez vigilants à cette période.
Savoir détecter une fourbure ?
Voici quelques symptômes pour reconnaître une fourbure. Il y a plusieurs stades :
Phase 1 : quelques signes qui doivent vous alerter
- des difficultés à se déplacer
- le cheval marche comme s’il était sur des oeufs, les antérieurs sont raides
- il refuse ou rechigne à donner ses antérieurs
- le sabot est chaud (ou tiède), le sabot est froid normalement.
Phase 2 : en plus des symtômes précédents
- L’équidé est campé du devant, ses antérieurs sont en avant de ses aplombs habituels, c’est-à-dire qu’il recule son centre d’équilibre pour soulager ses antérieurs. Il est aussi sous lui derrière, il ramène ses postérieurs sous lui pour prendre plus appui dessus et moins s’appuyer sur les membres de devant.
Phase 3 : il y a urgence à soulager le cheval
- Le cheval ou le poney se couche et il reste plusieurs heures d’affilée dans cette position. Il y a urgence à le soulager.
Que faire en cas de fourbure ?
Il faut intervenir rapidement pour soulager l’animal.
- Le rentrer dans un paddock sans herbe.
- Supprimer les concentrés évidemment
- Supprimer l’accès à l’herbe
- L’installer si possible sur une litière souple (paille ou sable) pour soulager la douleur rapidement et éviter qu’il reste couché trop longtemps
- Le mettre à la diète pendant 1 ou 2 jours
- Contacter le vétérinaire
La fourbure est une urgence vétérinaire majeure. C’est la 2è cause de mortalité chez les équidés après la colique. Appelez votre vétérinaire en urgence quand vous constatez une fourbure.
Au bout de quelques jours, quand le poney retrouve une mobilité correcte, il faut lui redonner à manger progressivement en controlant drastiquement ses rations.
Comment éviter d’avoir une fourbure ?
Il faut être très vigilant sur les rations de son cheval.
Pour les poneys ou les ânes, les rations de foin, de concentrés et d’herbe doivent être très limitées. Leurs besoins sont faibles et il faut maitriser leurs apports. C’est très dur car on a l’impression de les affamer, mais c’est vraiment pour leur bien. J’ai eu à gérer plusieurs fourbures avec Farida, et c’est très difficile de les voir souffrir, couché sur le flanc. 🙁
Limiter l’accès à la nourriture
C’est assez compliqué de limiter l’accès à l’herbe, mais il faut absolument mettre en place des protocoles pour contrôler l’accès à la nourriture et limiter la fourbure.
Forcer les déplacements
Chez le cheval, le poney ou l’âne, le système digestif est directement lié au déplacement. Un animal qui manque de déplacement aura des problèmes de digestion, avec toutes les conséquences qui y sont liées. Il faut donc favoriser les déplacements dans le pré ou le paddock et limiter le temps passé au box. N’oubliez pas qu’un cheval sauvage parcourt une trentaine de kilomètres par jour, et il n’a pas de fourbure, lui.
Voici ce que j’ai mis en place :
- paddock avec foin sous filet un jour sur deux, et sortie au pré un jour sur deux (au printemps)
- accès à l’herbe quelques heures par jour au printemps : j’ajuste en observant sa démarche, si elle se déplace correctement, si les pieds ne sont pas douloureux etc…
- distribuer le foin uniquement sous filet (petites mailles !! 3,5cm) , ça l’oblige à manger moins vite et ça limite vraiment les risques de fourbure
- en cas de besoin : la muselière ou panier. Je sais que c’est une solution barbare et très désagréable, mais c’est efficace car ils arrivent quand même à manger, mais moins vite.
- faire de la marche : faire de courtes promenades (20-30 minutes) en main pour obliger le cheval à bouger
- donner accès à un pré envahi de « mauvaises » herbes, ou un sous-bois, pour l’obliger à trier, à chercher et forcer les déplacements
- l’installer dans un paddock paradise
- Je ne mets pas en place toutes ces solutions en même temps, mais j’adapte en fonction de la forme de Farida. L’été, l’herbe est moins riche, je peux la laisser au pré plusieurs jours de suite.
Pour les shetlands, l’accès à l’herbe verte de Normandie (ou d’ailleurs 😉 ) doit être limité. J’ai discuter avec de nombreux propriétaires de shetlands en Normandie et nous avons tous le même souci : limiter l’accès à l’herbe pour les shetlands.
J’espère que ces quelques conseils vous aideront à détecter les premiers signes de fourbure et à soulager rapidement vos chevaux.
Dites-moi en commentaires, si vous avez déjà eu à gérer une fourbure et comment vous vous y êtes pris ?
4 commentaires sur “La fourbure – comment la reconnaître ?”
Hello ! Oui j’ai déjà eu ce problème une fois sur ma jument SF avec une herbe trop riche. Du coup remise en Box un temps, foin, parage adapté… et attendre ! Elle ne m’en a jamais refait heureusement =) Pour mon cas, la cause serait mécanique. Elle a commencé par faire un abcès sur un antérieur, puis comme elle a pris beaucoup appui sur l’autre antérieur, c’est ce qui aurait déclenché (en plus du fait que l’herbe était trop riche). Bref, ça peut être multifactoriel !
effectivement, la fourbure vient souvent de plusieurs facteurs. Une bonne observation et une bonne connaissance de nos loulous aident à éviter ce genre de problème ou au moins, à y remédier rapidement
Très intéressant ! J’envisage d’avoir un 🐎 un jour (un rêve) et c’est vraiment chouette davoir ce genre d’infos en préparation de ce projet !
Finalement la fourbure est aussi une maladie du siècle des équidés… Je travaille sur les maladies du siècle des humains, intéressant de faire le parallèle avec notre sédentarité qui retentit sur nos animaux domestiques aussi…
Virginie de wHoUman
effectivement la fourbure est liée à la sédentarité du cheval. On a longtemps gardé les chevaux en box, mais ils travaillaient et sortaient tous les jours. Aujourd’hui ce n’est plus le cas et même si certains chevaux se portent bien en vivant au box, la fourbure est malheureusement de plus en plus courante.