En Normandie, où l’herbe est verte toute l’année, il est obligatoire de limiter la nourriture pour les poneys shetlands. Risque de fourbure, problème de pieds, obésité et autres problèmes liés à l’alimentation des chevaux au pré.
Mais comment faire quand ils sont à l’herbe toute l’année ? Ou même au foin à volonté ?
Voici quelques solutions pour gérer l’alimentation des poneys shetlands.
L’alimentation des poneys Shetlands : prévenir l’obésité et les problèmes de santé
Les poneys Shetlands, malgré leur petite taille et leur allure adorable, sont des animaux robustes, dotés d’une constitution rustique. Originaires des îles Shetland, ils se sont adaptés à des environnements pauvres en nutriments, ce qui leur confère un métabolisme particulièrement efficace. Cependant, cette capacité de survie devient un inconvénient lorsqu’ils sont placés dans des prairies riches ou reçoivent une alimentation trop énergique.
Comment gérer l’alimentation des poneys Shetlands pour éviter l’obésité, la fourbure et les problèmes de pieds, et comment adapter leur environnement de vie ?
Les risques liés à une alimentation inadaptée pour les poneys shetlands
L’obésité est le problème de santé le plus courant chez les poneys Shetlands. Avec leur métabolisme lent, ces poneys ont besoin de très peu d’énergie pour maintenir leur poids. Un excès de calories peut entraîner une prise de poids rapide, favorisant le développement de la fourbure, une affection douloureuse qui touche les pieds. La fourbure est causée par une inflammation des tissus mous entre la paroi du sabot et l’os du pied. Elle est souvent déclenchée par un excès de sucre ou de calories dans l’alimentation.
En plus de l’obésité et de la fourbure, une alimentation inadaptée peut provoquer des déséquilibres nutritionnels, des coliques et d’autres complications de santé. Il est donc essentiel de comprendre les besoins alimentaires spécifiques des poneys Shetlands pour éviter ces problèmes.
Ajuster l’alimentation des poneys : priorité aux fibres et à la gestion des calories
- Limiter l’accès à l’herbe : Le pâturage peut rapidement devenir un problème pour les poneys Shetlands. Leur instinct les pousse à consommer autant d’herbe que possible, surtout lorsqu’elle est abondante et riche en sucre (au printemps et à l’automne). Pour éviter la prise de poids, il est recommandé de limiter le temps de pâturage ou d’utiliser un filet à foin (slow feeder) pour restreindre la quantité d’herbe ingérée.
- Opter pour un fourrage pauvre en calories : Un foin de qualité, pauvre en sucre et riche en fibres, est idéal pour les Shetlands. L’analyse du foin est un excellent moyen de connaître précisément sa teneur en nutriments. Évitez le foin de luzerne ou les fourrages trop riches qui peuvent rapidement apporter un excès de calories.
- Supplémentation adaptée : Bien que les poneys Shetlands aient besoin de peu de calories, il est important de leur apporter les vitamines et minéraux nécessaires pour leur santé. Un aliment complémentaire spécifique, pauvre en énergie, peut être utilisé pour s’assurer qu’ils reçoivent tous les éléments nutritifs dont ils ont besoin sans risque de surpoids.
Aménager le lieu de vie pour favoriser la mobilité des chevaux : l’équipiste
L’aménagement de l’environnement de vie des poneys Shetlands joue un rôle essentiel dans la gestion de leur poids et de leur santé générale. Voici quelques stratégies :
- Création d’un paddock paradise : Le paddock paradise est un sytème qui encourage les chevaux à se déplacer sur des sentiers créés dans le paddock. En plaçant le foin, l’eau et les zones de repos à différentes distances, on incite les poneys à marcher davantage, brûlant ainsi plus de calories. Le Paddock Paradise supprime complètement les accès à l’herbe, évitant ainsi les risques de fourbure à l’herbe.
- Limiter les zones d’herbe : En équipiste, il est possible de diviser les prairies en petites parcelles ou d’utiliser des enclos stabilisés en sable ou en gravier pour réduire l’accès aux herbes riches. L’ingestion d’herbe fraîche est sous contrôle ce qui limite les problèmes pour les shetlands.
- Stimulation mentale et physique : Utiliser des jouets alimentaires, des obstacles ou des dispositifs encourageant le mouvement aide à garder les poneys actifs. Ces activités permettent non seulement de contrôler leur poids, mais aussi d’éviter l’ennui et les comportements indésirables.
Gérer l’alimentation en cohabitation avec d’autres chevaux
Lorsque les poneys Shetlands partagent leur habitat avec des chevaux ayant des besoins alimentaires différents. Il est indispensable de trouver des solutions pour éviter la compétition alimentaire :
- Utilisation de filets à foin individuels : Répartir plusieurs filets à foin à des hauteurs différentes permet de s’assurer que chaque équidé consomme la quantité qui lui est adaptée. Les Shetlands peuvent ainsi accéder à un foin plus pauvre pendant que les chevaux plus grands reçoivent un foin plus riche.
- Séparation temporaire : L’accès aux pâtures peut être réservé en priorité aux chevaux, tandis que les shetlands accèderont au pré sur une durée plus courte. Cette solution est possible uniquement si le cheval ou le poney ne se retrouve pas isolé.
- Accès à des zones distinctes : Il est très difficile de créer des zones libres d’accès pour les chevaux et non accessibles pour les poneys. En effet, les shetlands ont des capacités surnaturelles pour passer aux endroits où on ne les attend pas. Personnellement, j’ai abandonné cet objectif, mais si vous avez réussi cet exploit, n’hésitez pas à partager votre astuce, elle intéressera surement beaucoup de monde.
Conclusion
L’alimentation des poneys Shetlands requiert une attention particulière pour éviter les problèmes de santé liés à l’obésité et à la fourbure.
L’équipiste a été la meilleure réponse pour faire disparaitre les problèmes de fourbure et d’abcès aux pieds de mes shetlands. L’équipiste les oblige à marcher, à bouger pour chercher leur nourriture ce qui a permis de les faire maigrir un peu et de réduire à néant les fourbures à répétition au printemps et à l’automne. De plus, l’accès à l’herbe est sous contrôle et j’utilise des filets à foin à petites mailles pour ralentir l’ingestion de foin.
En fin de compte, la clé réside dans la modération et la surveillance attentive des signes de prise de poids ou de malaise, de cette façon on peut avoir des poneys shetlands au pré toute l’année.